Un jour, un poème (7)

Mária Ferenčuhová (Slovaquie)

(c) Jaro Ridzon

Mária Ferenčuhová studied film screenwriting and dramaturgy and did a postgraduate degree in the history and theory of films at the Film and Television Faculty of the Academy of Performing Arts (VŠMU) in Bratislava, and Sciences du Langage at the École des Hautes Études en Sciences sociales in Paris. She lives in Bratislava where she currently works for the Slovak film institute after having taught at the Academy of Performing Arts for nearly 15 years.

A translator from French, she has translated, among others, novels by Michel Houellebecq, Philippe Sollers, Amélie Nothomb, Jean Echenoz, Laurent Binet or Alain Mabanckou, a book of poetry by Nicolas Pesquès, a play by Samuel Beckett and philosophical essays by Paul Virilio, Georges Didi-Huberman, François Jost and Jacques Rancière.

Her first collections of poems are Hidden Subtitles (Skryté titulky, 2003), The Principle of Uncertainty (Princíp neistoty 2008), Endangered Species (Ohrozený druh, 2012). In her fourth poetry collection Immunity (2019) she deals with the topic of a grave illness and the human body subjected to medical procedures becomes a literary canvas, open for dissection, analysis and struggle. The factual style of the writing allows for deep and intimate confrontation. Immunity has won several awards and has been translated into four languages. Black Earth (Černozem) came out in 2020 in Slovakia, and later it was published in Spanish translation. In 2018, Shearsman, an English publishing house, published a selection of her poetry under the title Tidal Events, translated by James Sutherland-Smith. 

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Slapové Javy

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Un jour, un poème (6)

Jean D’Amérique (Haïti – France)

(c) Edouard Caupeil

Né en 1994, Jean D’Amérique est poète, dramaturge, rappeur et romancier. Son œuvre, publiée chez Cheyne, Théâtrales et Actes Sud, a été saluée entre autres par le Prix Montluc Résistance et Liberté, le Prix Apollinaire Découverte et le prix Heredia de l’Académie Française. Il a publié récemment son neuvième livre, Quelque pays parmi mes plaintes (Cheyne, 2023), et son premier album, Mélancolie Gang, odyssée poétique d’un être aux prises avec le silence et les ombres.

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Retour à la blessure

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Retour à la blessure

Un jour, il ne pleurait pas. Je viens de faire une faute de frappe, je voulais dire : un jour, il ne pleuvait pas. Le ciel était bleu, mais ce n’est pas ça qui m’intéressait. D’autres fleurs s’agitaient dans ma tête : je cherchais mes racines. Je cherchais mes racines, et je suis allée sous les bois. Non. J’ai confié mon corps au vent et il l’a amené sous les bois perdus de la mémoire. J’aurais pu tout simplement me pencher sur mon ventre et, par la grâce de mes ongles, creuser au-delà de la peau, sortir une à une mes entrailles pour leur demander des comptes. Mais trop timide mon âme, pour ce genre de tâche. Le vent a emporté mon corps : me voici pour un bain nu dans la forêt. Les arbres sont des couteaux. Entre mon écorce et la sève du passé, ils tranchent. Et me rapprochent de la nuit, où flotte un drapeau rouge : le sang. Le vent me lèche la chair. Surgit un rêve, ruisselant de lait noir. J’ignore ces ténèbres qui dévorent le poème.

Un jour, un poème (5)

Franco Costantini (Italie)

Franco Costantini est né à Gênes en 1990. Professeur agrégé d’italien, docteur en littérature médiévale de Sorbonne-université, il vit à Paris où il enseigne la langue et la littérature italiennes. Il a publié deux recueils : Scorporare (Transeuropa, 2021) et L’isola scura (Vydia, 2023). Une plaquette bilingue est parue aux éditions des Cahiers de l’Approche (2023) et d’autres poèmes, en version bilingue, apparaissent dans l’anthologie Altrove (Ensemble, 2024). Ses poèmes sont parus dans des revues italiennes et françaises (Nunc, Place de la Sorbonne, Forma Vera, La Bibliothèque italienne et d’autres).

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Idea, L’isola scura

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Un jour, un poème (4)

Luís Filipe Castro Mendes (Portugal)

Poète et romancier, né en 1950, diplômé en droit de l’université de Lisbonne, Luís Filipe Castro Mendes est diplomate de carrière. Très jeune, il collabore au journal Diário de Lisboa-Juvenil et a, dès 1974, une activité politique militante. 1977 marque le commencement de sa carrière diplomatique. Il a été consul général à Rio de Janeiro, ambassadeur à Budapest, New Delhi, auprès de l’UNESCO-Paris et auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Il a été ministre de la Culture du Portugal entre 2016 et 2018.

Luís Filipe Castro Mendes a publié son premier livre Recados en 1983. Suivront une vingtaine de recueils dont en 2011 Lendas da Índia, en 2014 A Misericórdia dos Mercados et en 2016 Outro Ulisses regressa a casa. En 2018 paraît l’anthologie Poemas Reunidos et, en 2021, un nouveau recueil Voltar. Il a par ailleurs vu ses poèmes traduits en allemand (Fremde Nahe, 2018) et en français (Légendes de l’Inde, 2020).

En 2021, Luís Filipe Castro Mendes s’est vu décerner le Prix National de Poésie Teixeira de Pascoaes pour l’ensemble de son œuvre après avoir obtenu les prix du Pen Club pour A Ilha dos Mortos, D. Diniz de la Fondation Casa de Mateus pour O Jogo de Fazer Versos et António Quadros de la Fondation António Quadros pour Lendas da Índia.

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CANÇÃO DO EXÍLIO

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Un jour, un poème (3)

Raquel Casas Agustí (Catalogne/Espagne)

(c) Òmnium Cultural

Née à Vilanova i la Geltrú en 1974, Raquel Casas Agustí a une licence en Philologie hispanique et un doctorat en Littérature espagnole du 20ème siècle. Elle travaille comme professeur de langue et littérature à l’école secondaire INS Dolors Mallafrè i Ros de sa ville natale.

Elle a publié une dizaine de recueils de poésie, Astrolabi, Les randes del Paradís, La dona bilingüe (traduit en espagnol), Vessar el càntir, Estimar Nick Kamen et Contracció, un recueil de nouvelles Balcons que escupen mitges, un court roman Glitch et un roman pour les jeunes Ferida. En 2023, elle a remporté le Prix de la ville de Mollerussa pour Glitch, le prix València de la fondation Alfons el Magnànim pour Contracció et le prix Joaquim Ruyra, le plus prestigieux de la Catalogne dans cette catégorie, pour Ferida.

Raquel Casas Agustí codirige par ailleurs le projet de vidéo-podcast et vidéo-poésie intitulé geMMinades avec la poète Lídia Gàzquez et encadre le club de lecture « Dijous entre lletres » (Jeudis entre lettres) de la bibliothèque Manuel de Pedrolo de la ville de Sant Pere de Ribes.

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De Contracció

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Un jour, un poème (2)

Petr Borkovec (Tchéquie)

(c) Jana Plavec

Poète, écrivain, traducteur, auteur de livres pour enfants, Petr Borkovec (né en 1970) a été, de 2005 à 2023, programmateur et animateur du café littéraire Fra à Prague. Il écrit pour la station de radio Vltava, les magazines A2, Qartál et I-littérature. Il enseigne à la Chaire de création littéraire de l’Université des arts de Prague.

Petr Borkovec a traduit les poètes russes Vladislav Khodassevitch, Vladimir Nabokov, Evgueni Reïn, Joseph Brodsky, Iouri Ondarchenko, etc. En collaboration avec le linguiste Matyáš Havrda, il a traduit Œdipe Roi de Sophocle (1998), Orestie d’Eschyle (2001), Les Bacchantes d’Euripide (2023) ; il prépare actuellement avec lui une traduction de la Médée d’Euripide.

Derniers livres parus :

Lido di Dante (2017), Herbář k čemusi horšímu (« Herbier pour quelque chose de pire » 2018), Každá věc má něco společného se štěstím (« Toute chose a à voir avec le bonheur » 2018), Petříček Sellier & Petříček Bellot (« Pierrot Sellier et Pierrot Bellier » 2019), Sebrat klacek (« Ramasser un bâton » 2020 ; édition complétée en 2022), Modrá agáve (« L’Agave bleue » 2021). En 2022, Pozorovatelská cvičení (« Exercices d’observation ») est paru chez Officina Praga.

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Un jour, un poème (1)

Prisca Agustoni (Suisse)

(c) Julien Chavaillaz

Née à Lugano en 1975, Prisca Agustoni est poète et traductrice. Elle écrit en italien, français et portugais. Après des études de littérature et philosophie hispaniques et une maîtrise en études de genre à l’Université de Genève, elle obtient un doctorat en littérature comparée à l’Université catholique de Belo Horizonte. Elle se partage depuis entre la Suisse et le Brésil où elle enseigne la langue et la littérature italiennes et la littérature comparée à l’université de Juiz de Fora.

Auteure d’une dizaine d’ouvrages, elle a obtenu plusieurs prix, notamment le Prix Suisse de Littérature (2023) pour Vers la rouille, recueil considéré comme l’un des meilleurs exemples d’éco-poésie et le Prix Oceanos (2023). Traductrice, elle traduit poètes brésiliens contemporains et poètes suisses de langue italienne. Prisca Agustoni est également la fondatrice de la maison d’édition brésilienne « Sans Chapeau ».

Derniers ouvrages parus : Un ciel provisoire, Genève, Samizdat, 2015 ; O mundo mutilado, São Paulo, Quelônio, 2020 (Prix Jabuti) ; L’ora zero, Falloppio, Lietocolle Gialla, 2020 ; Verso la ruggine, Novara, Interlinea, 2022 (Premio Svizzero di Letteratura 2023; Finalista Premio Fortini di Poesia, 2023) ; O gosto amargo dos metais, Rio de Janeiro, 7 Letras, 2022 (Prêmio Cidade BH; Prêmio Oceanos 2023) ; Pólvora, Juiz de Fora, Macondo, 2022.

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J’ai des rêves

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Les poètes du festival 2024

Douze poétesses et poètes, grandes voix et jeunes talents, sont au rendez-vous de cette nouvelle édition du festival (26, 27, 28 avril) dont le but est de faire entendre une poésie vivante. Douze poétesses et poètes qui, avec douceur, avec panache, avec violence parfois, avec force toujours, disent à leur manière ce que peut le poème face à l’absurdité d’un monde marqué de tant de tragédies et de souffrances. Venez les écouter, venez les rencontrer…

Suisse
Prisca Agustoni
(c) Julien Chavaillaz
Portugal
Luís Filipe Castro Mendes
(c) Libre de droits
Slovaquie
Mária Ferenčuhová
(c) Jaro Ridzon
Liechtenstein
Patrick Kaufmann
(c) Thomas Gerber
République tchèque
Petr Borkovec
(c) Jana Plavec
Italie
Franco Costantini
(c) Libre de droits
Luxembourg
Tom Hengen
(c) Tete Queiroga
Espagne
Aurora Luque
(c) Bernardo Pérez Tovar

Catalogne/Espagne
Raquel Casas Agustí
(c) Òmnium Cultural
Haïti – France
Jean D’Amérique
(c) Edouard Caupeil
Autriche
Marianne Jungmaier
(c) Walter Pobaschnig
Hongrie
Krisztina Tóth
(c) Gabor Valuska

Printemps des Poètes 2024
Découvrez le programme

Autour du thème « La Grâce », le 17e Festival du Printemps des Poètes-Luxembourg se tiendra les 26, 27 et 28 avril 2024 à la Kulturfabrik (soirée d’ouverture le 26), à neimënster (grande nuit de la poésie le 27) et à la galerie Simoncini (matinée de clôture le 28). Douze poétesses et poètes y sont attendu.e.s ainsi que les musiciens Maxime Bender / Napoleon Gold (Kulturfabrik) et Beatriz Jiménez (neimënster).

Les musicien.ne.s du festival 2024

Maxime Bender / Napoleon Gold

(c) Guillaume Kayacan

With a sound that’s hard to pin down, the duo travels between several genres, from ambient tracks to future-bass worthly slams of sound. What holds all of this together? The progressive arrangements make the songs move in a cinematic fashion with low-pitched voices spread all over the sound. The result is something new and creative: music in which acoustic sounds are created, interact and merge with electronic sounds on an equal level. The mix between electronic sounds, saxophone, piano, percussion and subtle improvisations turn each show into a unique sound experience. 

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Beatriz Jiménez

(c) Rossano Mancino

Beatriz Jiménez a débuté le violoncelle au conservatoire de Málaga, sa ville natale en Espagne avant de poursuivre ses études musicales au Conservatoire de Musique de la ville de Luxembourg où sa famille s’installe en 2003. En 2016, Beatriz termine son Master au Conservatoire Royal de Bruxelles.

Actuellement elle enseigne à l’école de musique de l’Ugda et se produit régulièrement au Luxembourg et dans la Grande Région.