Mia Lecomte vit entre Viareggio et Paris. Elle est poète et auteure de textes pour le théâtre et pour les enfants. Parmi ses dernières publications : les recueils poétiques Intanto il tempo (2012) et Al museo delle relazioni interrotte (2016) ; le livre de récits Cronache da un’impossibilità (2015) ; et le livre pour les enfants L’altracittà (2010). Ses poèmes ont été publiés en Italie et à l’étranger dans de nombreuses revues littéraires et anthologies, et en 2012 chez l’éditeur canadien Guernica a paru le choix bilingue de ses poèmes For the Maintenance of Landscape.
En 2009, elle a créé la Compagnia delle poete, dont elle fait partie, un groupe théâtral de poètes étrangères italophones, qui font des performances poétiques basées sur la contamination des langues et des cultures, ainsi que sur des langages artistiques différents.
Elle est critique littéraire dans le domaine de la de la littérature transnationale italophone, à laquelle elle a dédié l’essai Di un poetico altrove. Poesia transnazionale italofona (1960-2016) (2018) ; elle est la curatrice des anthologies Ai confini dei verso. Poesia della migrazione in italiano (2006), A New Map. The Poetry of Migrant Writers in Italy (2011), Sempre ai confini del verso. Dispatri poetici in italiano (2011).
Elle est rédactrice de la revue semestrielle de poésie comparée Semicerchio et elle collabore à l’édition italienne du Monde Diplomatique.
Elle crée en 2017 l’agence littéraire transnationale Linguafranca.
Photo : Enzo Cei
« Barbapapa »
Il remonte à lui-même depuis l’une de ses courbes roses
et reprend lentement son image de père après
avoir été treuil, clou, botte
mur, sur mur, sur mur, sur mur
le fil de fumée attaché au bouton
il retourne libre à sa graine inhumaine
lui qui a été ours, passereau, anguille
mouche, lézard, quelque microbe guépard
son action plus d’une fois risible
Rachète sa famille de mâle
avec son épouse plus que noire et ses enfants de sept couleurs
mais il a désormais été oreille, front, thorax
une fesse jumelée à l’autre, le genou
plié sur l’hallux, le petit doigt, un poil retroussé
de pubis, la voix au-dessus de la lèvre nasale
il se retrouve lui-même confit dans son nom
recouvert de plusieurs couches de rose
il use d’arguments divers pour donner à ses proches
l’idée d’une hypothèse molle qu’il s’agit de dissiper
quoi qu’il en soit dans les passages
s’employer à dissiper encore