Un jour, un poème (1)

Laura Accerboni (Italie)

(c) Carlo Accerboni

Laura Accerboni est née à Gênes en 1985 et vit en Suisse. Elle a publié trois recueils de poèmes : Acqua Acqua fuoco (Einaudi, 2020), La parte dell’annegato (Nottetempo, 2016 ; Eloisa Cartonera, 2019) et Attorno a ciò che non è stato (Edizioni del Leone, 2010).  Elle a de nombreux textes repris dans des revues italiennes et étrangères (Nuova corrente, Poesia, Italian Poetry Review etc…). Elle a été récompensée par plusieurs prix dont Lerici Pea Giovanni (1996), Piero Alinari (2011) et Achille Marazza Opera Prima (2012).

Traduite en plusieurs langues, elle est régulièrement invitée dans des festivals internationaux de poésie : Poetry International Rotterdam (Pays-Bas) ; Felix Poetry Festival (Belgique) ; Struga Poetry Evenings (Macédoine) ; Festival Babel de littérature et traduction (Suisse) ; Poetry on the Road (Allemagne) et 10Tal / The Stockholm Poetry Festival (Suède)…

Laura Accerboni fait partie des poètes sélectionné.es dans le cadre du projet Versopolis de l’Union Européenne. Elle est co-fondatrice de l’agence littéraire transnationale Linguafranca et rédactrice en chef de la revue littéraire Steve. Elle est aussi photographe.

« Son ton sans émotion renforce l’effet dramatique de son œuvre. La condition humaine est sur la table de dissection de l’esprit » (Lodewijk Verduin).

***

***

Ieri il bambino più alto

ha messo una pietra

tra i denti

e ha iniziato a masticare.

Ha dimostrato a sua madre

ciò che una bocca può fare

se messa all’orlo

e che una casa distrutta

è solo una casa distrutta.

Ieri tutti i bambini più alti

hanno messo alla fame i nemici

e raccolto i loro giochi in fretta.

Hanno dimostrato alle madri

l’ordine

e la disciplina dei morti

poi sono corsi a lavarsi le mani

e ad ascoltare le notizie

in forma di ninnenanne.

Hier le garçon le plus grand

a placé une pierre

entre ses dents

et il a commencé à mâcher.

Il a montré à sa mère

ce qu’une bouche peut faire

si on la pousse à bout

et qu’une maison détruite

est seulement une maison détruite.

Hier tous les plus grands garçons

ont affamé leurs ennemis

et vite rassemblé leurs jeux.

Ils ont montré à leurs mères

l’ordre

et la discipline des morts

puis ils ont couru se laver les mains

et écouter les nouvelles

en forme de berceuses.

(Traduction : Odile Cornuz)