Concours Jeunes Printemps 2021: les lauréats sont…

Le jeudi 22 avril, neimënster a prêté son cadre à la cérémonie de remise des prix du concours multilingue de poésie « Jeune Printemps 2021», en présence de la ministre de la Culture, Sam Tanson, du président du Printemps des poètes Luxembourg, Bruno Théret, et du comité du jury présidé par Delia Pifarotti.

Le concours de cette année aura aimanté 237 candidatures pour un total de 313 poèmes. Voici la liste des lauréats:

CATÉGORIE 1 (pour les 11-14 ans)
1. – Hellers Lisa, LNB Dudelange, (prof. Gratz Leila), Le Monde des jeunes
2. – ex aequo: Schmitz Ryan, LESC (prof. Anne-Marie Badet), Le gourmand
& Gilotti Carla, E E Lux 1 (prof. Mónica Dominguez), Deseo
3. – Muldoon Asha, Athénée (prof. Mme Zimmer), The paper girl Holgado

4. – John Marc, Athénée (prof. Vicky Stoll), Glühendrote Sonne
5. – Roncancio Arwen Jaimes, Lënster Lycée (prof. H. Flandrin-Jones), You only miss the stars
6. – Wells Aurelia, Athénée, Unattainable desire
7. – Barnellini Loredana, LGE (prof. Raber Julia), De cupiditate animi
8. – Gangler Emma, LNBD (prof. Leila Gratz), Désir de liberté
9. – Boreux Gemma, LESC (prof. Badet), Moi, le désir, je le
désire

10. – Len Guedes, LNBD (prof. Leila Gratz), Temps (=) libre?

Mention spéciale pour une classe de l’International School of Luxembourg (prof. Suavis Vandeweerd): Rimes et rythmes, ballade inspirée de G. Brassens «L’Auvergnat») et co-écrite par:
Pauline Bianco, Mahalia Coutty, Oscar D’Alayer, Mathys Evans, Alexandre Gogny-Goubert, Alexis Gorin, Valentine Lyonnet, Pietro Marazzini, Alex Neagoe-Castilho Daniel, Mathieu Oreiller, Antoine Ramoin

Sam Tanson, ministre de la Culture, a assisté à la remise des prix


CATÉGORIE 2 (15-19 ans)
1. – As-Shaheer Al-Saghir Abdulqahar, LTC, Un misérable enfant
2. – Karacs Diána LAML (prof. Sarah Hargarten), Berceuse de nos rêves
3. – ex aequo: Henriques Maël, LALM (prof. Tom Klonski), Royan, soleil levant
& Popa Horia LALM (prof. Sarah Elias), Acceptation

4. – Diefferding Alexandra, LALM, Sehnsucht im Topf
5. – Marani Angela, LHCE, Kosmisches Verlangen
6. – Amr Jonaa, LTC (prof. Sarah Elias), À ma mère
7. – Krier Carole, LJBM, No wat seenen ech mech?
8. – Schiltz Jana, Athénée (prof. Daniel Mailliet), Fenstereindrücke
9. – Dorián (?), E E Kirchberg (prof. Camille Raynaud), Die Erinnerung/ je me
souviens …

10. – Tanguy Léa, LTC (prof. Sarah Elias), Un an de sommeil

Mention spéciale pour Lenny Weiler, Lycée du Nord Wiltz (prof. Joyce Thill), pour l’ensemble des 3 poèmes: The Desire (Part 1, Part 2, Part 3)

Bruno Théret, président du comité Printemps des poètes – Luxembourg

CATÉGORIE 3 (Université du Luxembourg)
1. – Schlemer Jonathan, Calligramme
2. – De la Rubia Milena, Sehnsuchtsperlen
3. – Noncheva Vyara, Das Unsichtbare


4. – Boon Nathalie, Fragmented body
5. – Gnanasambandan Poorani, Desiderium
6. – Vandeweerd Alexis, Les rêves de la chair
7. – Psukhe, Carpe Diem
8. – Nathusius Luise, Sehnsucht nach dem anderen Ich
9. – Dos Santos Pedro Pacheco, Poesia Transdicional
10. – Wolter Danielle, The pure

CATÉGORIE 4 (Adultes)
1. – Tzekov Ana Maria (*1994), Nimm Platz
2. – Caruelle Sophie (*1984), Nuit noire
3. – Gonçalves do André Lynn (*1996), Immigrant Poem


4. – Fasano Patricia (*1969), Ton ombre dans la nuit
5. – Massa Charles-Henry (*1976), Livrée
6. – Delgado Marín Liskerly Maireth (*1994), Deseo seguir soñándote
7. – Neumaier Pierre (*1999), Eros’ Golden Arrow
8. – Friedrich Cornelia (*1969), Meine Sehnsucht nach Wirklichkeit
9. – Hajiabdollah Maria (*1991), My desires are a lot
10. – Al-lami Hussein (*1995), Le trou noir

Mention spéciale: Gracias Baptista Eduardo (*2001), Baloiço da Existência
(Swing of Existence)
, avec la participation de 3 poèmes en portugais (et anglais)

Composition du jury – édition 2021:

François Carbon, Shehzar Doja, Claire van der Ent Braat, Isabelle Junck, Delia
Pifarotti, Florent Toniello, Philippe Woygnet.


UN PRINTEMPS NOMMÉ DÉSIR

Le 14e festival du Printemps des Poètes-Luxembourg se tiendra cette année les 24, 25 et 26 septembre 2021 autour du thème «le désir»: désir d’ailleurs, désir d’amour, désir de sens… Un désir de vie qui nous amène à questionner le monde de manière encore plus impérieuse en ces temps troublés que nous traversons. Et le poème est là pour nous accompagner et nous offrir «une minute de silence pour que le monde reprenne conscience» (J.P. Siméon).

«Une minute de silence pour que le monde reprenne conscience»

(J.P. Siméon)

Neuf poètes ont répondu présents et vous donnent rendez-vous en trois lieux différents:

  • à Hesperange (CELO) – nouveau partenaire! – pour l’ouverture du festival
    – accueil: 18h30; début de la soirée à 19h.
  • à neimënster pour une longue soirée de poésie
    – accueil: 18h30; début de la soirée à 19h.;
  • à la galerie Simoncini pour la matinée lectures-débat qui clôture le festival. Uniquement en retransmission livestream sur la page Facebook du PPL

Les soirées des 24 et 25 septembre se dérouleront sous régime CovidCheck. Merci de vous munir de votre certificat pour vérification à l’entrée.

10e édition: concours multilingue Jeune Printemps

En 2021, le Printemps des Poètes – Luxembourg (PPL) organise son 10e concours de poésie multilingue sur le thème du «désir». Tous les élèves et étudiants fréquentant un établissement secondaire du pays ou l’Université du Luxembourg, ainsi que tous les adultes (non encore publiés) sont invités à participer au concours.

Le formulaire de participation et les poèmes (3 au max.) en format WORD devront être envoyés pour le 31 mars 2021 au plus tard et par courriel à l’adresse mail: jeuneprintemps@printemps-poetes.lu

Le jury, composé de poètes et de membres du PPL, sélectionnera les poèmes gagnants. La remise des prix aura lieu au mois d’avril (si les mesures sanitaires alors en vigueur le permettent) à « neimënster ». Les lauréats, placés premiers et deuxièmes des quatre catégories, seront invités à se produire sur scène lors du 14e Printemps des Poètes prévu fin avril 2021.

Pour toute information, merci de contacter Delia Pifarotti (lycées, collèges, adultes) ou François Carbon (université) à l’adresse mail mentionnée ci-dessus: jeuneprintemps@printemps-poetes.lu

Photo de la remise des prix aux jeunes lauréats en 2020.

Trois jours, trois lieux

– La soirée du vendredi 25 septembre au Casino Luxembourg
a lieu de 19 h à 20 h 30.

Lectures des poètes invités
Francis Kirps
Margret Kreidl
Helga Simon
Raquel Serejo Martins
Ioan T. Morar

Avec l’intervention des lauréats du concours Jeune Printemps

Encadrement musical: Martina Menichetti (flûte)

Lieu: Casino Luxembourg Forum d’art contemporain
(41, rue Notre Dame, Luxembourg)

*** COMPLET *** – nous n’acceptons plus de réservations!

– La Grande Nuit de la poésie le samedi 26 septembre à neimënster
se déroulera de 19 h à 22 heures

Lectures de tous les poètes invités (première partie: 19 h – 20 h)
Vlado Franjevic
Hélène Fresnel
Francis Kirps
Margret Kreidl
James Leader
Ioan T. Morar
Raquel Serejo Martins
Helga Simon
Florent Toniello

*** Pause-repas de 20 h à 21 h ***

Reprise des lectures (seconde partie: 21 h 22 h)

Encadrement musical: Emmanuel Fleitz (contrebasse)

Lieu: neimënster 28, rue Münster, Luxembourg

Réservation obligatoire sous contact@neimenster.lu

– La matinée poétique à 11 h le dimanche 27 septembre à la galerie Simoncini se déroulera exclusivement via live stream sur la page https://www.facebook.com/prinpolux/live/

Lectures
Vlado Franjevic
Hélène Fresnel
James Leader
Florent Toniello

Débat modéré par le journaliste Marc Thill (Luxemburger Wort)

Encadrement musical: Emmanuel Fleitz (contrebasse)

Un poème, un pays

ROUMANIE – Ioan T. Morar

Duminica toreadorului

Electrocutat de propria înțelegere
Ca de o limbă pe care o vorbesc celulele mele,
mădularele și nervii mei reci cînd spun
se ridică și spun : Da, un poem social,
chiar dacă el nu va vindeca nici o rană
chiar dacă nu se va dumica
Un poem social ca un Luna Park luminat :
Curajul este chioșcul de la care îmi cumpăr ziarul
fluxul și refluxul
limitele între care îți poți înălța un castel
Eu scriu despre ce cred
Eu cred în eficacitatea durerii
Măcar de aș putea să adaug
acest poem la inventarul iluziei
măcar de aș putea să rămîn singur cu o ureche surdă
în care să strig nestingherit :
-Mă mai tulbură doar
lipsa de criterii a morții

Le dimanche du toréador

Électrocuté par ma propre compréhension
Comme par une langue que parleraient mes cellules,
Mes membres et mes nerfs froids quand ils disent
Ils se lèvent et disent : Oui, un poème social
même s’il ne fait guérir aucune blessure
même si nous n’avons pas de morceaux pour tous
Un poème social comme un Luna-Park tout éclatant :
Le courage est le kiosque où j’achète mon journal
la marée haute et la marée basse
les jalons entre lesquels on peut se faire bâtir un alais
j’écris ce en quoi je crois
je crois en l’efficacité de la douleur
Si seulement je pouvais ajouter
ce poème à l’inventaire de l’illusion
si seulement je pouvais rester seul avec une oreille sourde
à laquelle je puisse crier sans entrave :
Il n’y a rien qui me trouble sinon
le manque de critères de la mort

(Traduction: Carmen Blaga)

Un poème, un pays

PORTUGAL Raquel Serejo Martins

Horário de inverno

Só queria ser uma dessas pessoas
que ao fim do dia passeiam o cão pelo jardim
com um saco de plástico para recolher a merda.
Dessas que ninguém duvida
que tem uma família feliz à espera.
E uma família feliz não é o prato número trinta e três
encomendado no chinês do bairro
para aquecer no micro-ondas,
é uma mulher, é um homem,
que quer envelhecer comigo,
e que a cada noite me dá a mão e me leva
do sofá para a cama.

Heure d’hiver

J’aimerais juste être une de ces personnes
qui vers la fin de la journée promènent leur chien dans le jardin
avec un sac plastique pour ramasser la merde.
De celles dont personne ne doute
qu’elles ont une famille heureuse qui les attend.
Et une famille heureuse ce n’est pas le plat numéro trente-trois
commandé chez le chinois du quartier
à réchauffer au micro-ondes,
c’est une femme, c’est un homme,
qui veut vieillir avec moi,
et qui chaque soir me tend la main et me mène
du canapé au lit.

Extrait du livre Subúrbios de Veneza (2017)

*** (second poème) ***

Deixei o meu coração no forno,
é só aqueceres e tens jantar.
O que sobrar dá ao gato.
Eu sempre gostei do gato.

J’ai laissé mon coeur dans le four,
il suffit de réchauffer et ton dîner est prêt.
Les restes, donne-les au chat.
J’ai toujours aimé le chat.

Extrait du livre Aves de incêndio (2016)

(Traductions: Sónia da Silva)

Un poème, un pays

LUXEMBOURG Florent Toniello

Mon requiem

J’irai décharné dans un halo de photons
arrachant aux fantômes des lambeaux d’au-delà
mon suaire de neutrinos râpera des bribes de matière
nue sous les soleils vieillis du big-bang
de mon écharpe de quarks je nourrirai les vers
de la terre atrophiée de nutriments adéquats
je n’abuserai pas de mon escouade de muons pour me
réincarner dans les couloirs courbés du temps
en gluon de la tombe aux reflets électriques ;
en tau massif chargé de potentiel réincarnatoire

J’entamerai un ultime
désassemblage biologique
certifié conforme
par
l’univers en expansion
Je ne crois en ce monde
qu’aux particules
élémentaires —
ma religion
c’est le boson.

Inédit
(publié sur le blog personnel : http://accrocstich.es/ post/2019/05/21/Mon requiem)

Un poème, un pays

LUXEMBOURG James LEADER

Phoebe and the troopship

Spread across cushions on her yacht,
Phoebe, engrossed, does not
Observe the vulture on the wire, the boys that trot
Behind a limping, bony cow,
The fisherman drifting in his dhow,
Or the rocky field with an abandoned Soviet plough.
Attention puckers up her nose
As she paints the last two toes
Revlon cherry red, leans to them and softly blows,
And then reclines, her business done,
Under the Egyptian sun;
Across her bikini suit blood-red cherries run.
Half-asleep, in her imaginings,
She summons movie stars and kings,
Furs, photographers, limousines and emerald rings —
Meanwhile, on a northern tide,
Comes the troopship Empire Pride,
With a thousand Tommies on the starboard side.
A shadow falls on Phoebe’s bed,
And a throbbing starts to spread
Through the cushions, up her legs, into her head;
The great propeller slows
As they pass the English rose
Pink and white, with cherries on her breasts and toes.
They cheer, they whistle and salute,
As she stands in her bikini suit,
And bows — a thousand minds that night see falling fruit.
Now, tiny in her wingback chair,
She searches helpless in the air,
‘Dear One … remember, all those boys, and me … now where…?’
‘Suez,’ I prompt her, ‘on a yacht.’
‘Yes, yes,’ she grins, ‘the boys, that yacht.’
The rest — two husbands, career, a life — quite forgot.

Un poème, un pays

LUXEMBOURG Francis Kirps

Der Diktator ist tot

An diesem Tag trugen die Palmen dunkelgrün,
und die Sonne war von Flecken schwarz.
Die Dichter traten blinzelnd
aus ihren Gefängnissen.
Die Rebellen stiegen von den Ber­gen hinab
um ihr Abitur nachzuholen und Verantwortung
Zu übernehmen. Der Ex-Präsident,
ein achtzigjähriger Greis, schickte eine Videobotschaft
aus dem Exil in Florida.
Der Spion flog in die Kälte zurück.
Straßen wurden neu benannt.
Gräber wurden geöffnet.
Statuen verloren den Kopf.
Zeitungen schrieben für kurze Zeit die Wahrheit.
Maria stand in der Tür der Cantina
und lachte über die Betrunkenen.
Denn an jenem Tag floss der Rum wie Tränen
durch die Adern der Hauptstadt
und der Barmmixer im Café Ingles
erfand einen neuen Cocktail.
Jeder hatte plötzlich ein Gewehr.
Feuerwerk wie ein Vulkanaus­bruch.
Die Kinder riefen seinen Namen
während Lacher groß wie Kokos­nüsse
über die Insel kullerten.
Ein neuer Tanz entstand
und wurde nach ihm benannt.
Durch die benachbarten Bananen­republiken
ging ein Ruck. An jenem Tag
brannte die Sonne über dem Meer
ein Loch in den Himmel. Schwert­fische und
Barracudas standen stramm. So zumindest
erzählen es die Fischer.

Un poème, un pays

LIECHTENSTEIN – Vlado Franjević

Svakakvo Vrijeme

došlo je vrijeme u kojem se ne bavimo
primarnim vrijednostima
nego pitanjima
dokle smijemo popuštati
a da nas se zbog toga ne razumije
slabićima i naivcima
došlo je vrijeme strahova
slabosti
i mutacija svakakvog smeća
kao mogući izlaz
kucanje srca
samo tužni molovi
od suza ditiramb
ko da pljušti po staklu vanjskog prozora
ko da nikoga nema
kad ga
kao otvorim

Allerartzeiten

es ist die zeit gekommen
in dieser wir uns nicht mit
primären dingen beschäftigen
sondern mit fragen
bis wann wir nachgeben dürfen
und dabei
nicht als weicheier und naive schwachköpfe
gekennzeichnet werden
es ist die zeit der ängste und schwäche
gekommen
und die mutation allerlei abfälle
als vielleicht der einzig mögliche ausweg
herzklöpfen
nur noch traurige mole
als ob die trennendithyrambe
aussenfensterglasabwärts trommeln
als ob es niemanden gibt
wenn ich das fenster
als ob
öffne