À l’occasion de son dixième anniversaire, l’association Les Amis d’Edmond Dune, créée en 2009 à Luxembourg, invite à une fête littéraire. Le Printemps des poètes – Luxembourg est heureux de s’y associer.
Au programme :
lecture de textes d’écrivains présents (Jean Portante, Hélène Tyrtoff, Paul Mathieu, Florent Toniello, Nico Helminger) et d’Edmond Dune ;
projections de vidéos et de films ;
lancement du projet « 100 jours – 100 poèmes – 100 secondes » en partenariat avec le Centre national de littérature et Radio 100,7 (de septembre à décembre 2019) ;
bar (boissons, en-cas).
Samedi 28 septembre 2019 à 18 h 45, à neimënster, 28, rue Munster, L-2160 Luxembourg.
Les meilleures choses ont une fin ! Voici les photos de la matinée poétique qui a clôturé notre festival 2019, dans le cadre on ne peut plus propice de la galerie Simoncini. Photographies de Delia Pifarotti.
Retour en images sur le rendez-vous phare du festival 2019 à neimënster, avec nos dix poètes pour une longue soirée, belle d’intensité et d’intimité. Photographies de Delia Pifarotti.
Découvrez en images le premier rendez-vous du festival 2019 au Luxembourg Learning Centre de l’Université du Luxembourg, avec les photographies de Delia Pifarotti.
Découvrez en images la cérémonie de remise des prix Jeune Printemps 2019, en présence de la ministre de la Culture Sam Tanson, avec les photographies de Tammy Steffen-Koenig. À l’année prochaine !
Marta Podgórnik – née en 1979, poète, rédactrice, critique littéraire, traductrice, conférencière dans des ateliers de création littéraire. Lauréate (à l’adolescence) du concours littéraire le plus prestigieux de Pologne pour les débutants – le prix Jacek Bierezin (1996), ainsi que de nombreux prix et distinctions pour les recueils suivants. Participe à des projets de traduction internationaux. Auteure de 11 recueils de poèmes, rédactrice de nombreux recueils de poèmes et anthologies. Depuis vingt ans, elle est associée à la maison d’édition Biuro Literackie, où elle est responsable, entre autres, du département de débutants. Elle vit en Haute-Silésie.
La caractéristique essentielle de sa poésie peut être considérée comme une combinaison de thèmes personnels (où la poète parle souvent d’un manque de contrôle sur la vie et exprime des émotions violentes) avec la discipline intellectuelle apparemment froide, exprimée dans la forme ostensiblement précise d’un poème.
Photo : Wiacek
“Ovulation Blues”
Nothing for it these days but Lipton tea with chapbooks by Bohdan Zadura or practicing elocution in front of the brown mirror.
At the bus stop, blowing your nose straight into the trash, holding one nostril, and in the Czech manner mixing up the bus numbers, but it makes no difference: they both end up at the same place.
Nothing for it but washing your hands of everything that matters and doesn’t, of all the lost battles, once and for all. Accidentally breathing in the dust from the soles of your shoes, by the street lamp a winking eye: a run in your fishnet stockings.
They call this a wide frame of reference if it means something to anyone.
nothing for it these days but recycling bottles for more emptiness, for more
translated by Marit MacArthur and Tomasz Dobrogoszcz
Miriam R. Krüger, poétesse, dessinatrice, artiste plurielle est active dans les milieux artistiques et littéraires au grand-duché et à l’étranger. Ses premières publications se sont faites entre 1997 et 2001 dans le magazine Apertura (grand-duché de Luxembourg). Elle a publié plusieurs recueils de poèmes multilingues : Sentir (2010), Potpurri (2011) et Ego (2011). En 2017 sort son livre d’artiste Heartist : poésie visuelle, un mélange de compositions graphiques et de textes en trois langues.
En 2011, elle est nommée poète ambassadrice au Luxembourg par le Mouvement international des femmes poètes et organise depuis annuellement au mois de mars l’événement artistico-littéraire « Cri de femme », en hommage aux femmes victimes de violences.
En 2015, elle est incluse dans le Dictionnaire des auteurs luxembourgeois.
En 2016, elle est invitée au Printemps des poètes de Vittel (France).
À partir de 2016, elle invite régulièrement des acteurs du milieu culturel au grand-duché à apporter leurs témoignages ou réflexions sur le sujet de la violence faite aux femmes. En 2018, les textes recueillis font l’objet d’un projet audiovisuel intitulé Tous unis dans un même cri.
Photo : Paulo Lobo
« J’ai pensé »
J’ai pensé ouvrir les portes de ta poitrine À deux battants, Entrer sans annoncer. J’ai pensé déchirer Les murs de ton âme Jusqu’à les rendre Fragiles comme le cristal Entrer dans ton cœur Le frapper, Le griffer Jusqu’à le voir saigner, Mais après avoir ouvert Les portes de ta poitrine Et cherché péniblement Je me suis rendu compte Que tu n’avais Ni âme ni cœur.
Poet, writer, translator. She was born in Transylvania (Romania) in 1972, moved to Hungary in 1987, studied English and Hungarian literature at the University of Budapest, and received her PhD in 2007. She has published nine volumes of poetry for adults and seven for children, written ten plays, and has received several literary prizes. She has translated many poems and lyrics, essays, novels, drama, radio plays and librettos, occasionally writes essays, articles and reviews, and took part in the popular literary competition series in television (Nyugat, Szósz, Lyukasóra). She also performs poetry together with several jazz and classical musicians, while working as a freelance writer and translator. She lives near Budapest with her husband the novelist György Dragomán and their two sons.
„Verläßt mich”
Sie verrät und verläßt mich. Sie stößt mich aus und verläßt mich. Nährt mich aus sich und verläßt mich. Wiegt mich, verläßt mich. Streichelt mir die Sohlen, putzt mir den Po, kämmt mir das Haar und verläßt mich. Ich trink’ ihren Duft, sie drückt mich an sich: „Ich verlasse dich nie” und verläßt mich. Sie heuchelt, lächelt: „Hab keine Angst!” Ich friere, hab Angst – sie verläßt mich. Sie legt sich abends zu mir auf das Bett, dann schleicht sie davon und verläßt mich. Groß ist sie, warm, mein lebendiges Nest, sie küßt mich summend, verläßt mich. Sie füllt mir die Hände mit Zuckerwerk, hier, nimm und iß – und verläßt mich. Ich heule und tobe, drück sie an mich, halte, haue und doch: sie verläßt mich. Sie verschließt die Tür und blickt nicht zurück, ich bin ein Nichts, wenn sie mich verläßt. Ich warte auf sie wie ein zitterndes Tier, sie kommt, umhalst und verläßt mich. Ich will sie, das Leben ist Tod ohne sie, sie hebt und wärmt und verläßt mich. Ihr Arm ist schwer, doch ihr Schoß ist mein Haus, ich will nur sie – sie verläßt mich. Eins muß ich lernen, ich bin nicht sie, fremd ist sie, fremd, und verläßt mich.
Weit ist die Welt, du wirst schon erwartet. Du findest schon eine, die du verläßt. Schließe die Tür und blick nicht zurück: warten ist leichter, fahren ist schwer, eine verrät dich, eine verwaist, eine wird warten, eine sich fürchten, eine geht immer ohne Wiederkehr, die dich gebiert und stirbt und verläßt dich.
Carla Lucarelli, née en 1968 à Luxembourg. Études de lettres françaises et d’histoire de l’art, parallèlement, études théâtrales. Cinq de ses poèmes paraissent dans l’anthologie La poésie érotique féminine française contemporaine (Paris, 2011). En 2012 paraît aux éditions Phi Aquatiques, son premier recueil de poésie. Dekagonon, paru en 2016, est quant à lui un recueil de poésie bilingue (allemand et français). En 2013, elle signe à la fois Terrains vagues, un recueil de 22 récits courts, et son premier roman, Carapaces. En 2017 paraît La Disparition de Wanda B, son deuxième roman.
« Mouvement 6 »
Une pierre La regarder Remuer Faire des vagues Se répandre dans l’eau froide Étendre ses plis Réagir aux secousses Et se répandre Se dissoudre Soi-même Au loin Dans ces vagues S’en aller
Mia Lecomte vit entre Viareggio et Paris. Elle est poète et auteure de textes pour le théâtre et pour les enfants. Parmi ses dernières publications : les recueils poétiques Intanto il tempo (2012) et Al museo delle relazioni interrotte (2016) ; le livre de récits Cronache da un’impossibilità (2015) ; et le livre pour les enfants L’altracittà (2010). Ses poèmes ont été publiés en Italie et à l’étranger dans de nombreuses revues littéraires et anthologies, et en 2012 chez l’éditeur canadien Guernica a paru le choix bilingue de ses poèmes For the Maintenance of Landscape.
En 2009, elle a créé la Compagnia delle poete, dont elle fait partie, un groupe théâtral de poètes étrangères italophones, qui font des performances poétiques basées sur la contamination des langues et des cultures, ainsi que sur des langages artistiques différents.
Elle est critique littéraire dans le domaine de la de la littérature transnationale italophone, à laquelle elle a dédié l’essai Di un poetico altrove. Poesia transnazionale italofona (1960-2016) (2018) ; elle est la curatrice des anthologies Ai confini dei verso. Poesia della migrazione in italiano (2006), A New Map. The Poetry of Migrant Writers in Italy (2011), Sempre ai confini del verso. Dispatri poetici in italiano (2011).
Elle est rédactrice de la revue semestrielle de poésie comparée Semicerchio et elle collabore à l’édition italienne du Monde Diplomatique.
Il remonte à lui-même depuis l’une de ses courbes roses et reprend lentement son image de père après avoir été treuil, clou, botte mur, sur mur, sur mur, sur mur le fil de fumée attaché au bouton il retourne libre à sa graine inhumaine lui qui a été ours, passereau, anguille mouche, lézard, quelque microbe guépard son action plus d’une fois risible Rachète sa famille de mâle avec son épouse plus que noire et ses enfants de sept couleurs mais il a désormais été oreille, front, thorax une fesse jumelée à l’autre, le genou plié sur l’hallux, le petit doigt, un poil retroussé de pubis, la voix au-dessus de la lèvre nasale il se retrouve lui-même confit dans son nom recouvert de plusieurs couches de rose il use d’arguments divers pour donner à ses proches l’idée d’une hypothèse molle qu’il s’agit de dissiper quoi qu’il en soit dans les passages s’employer à dissiper encore