Un jour, un poème (6)

João Luís Barreto Guimarães (Portugal)

(c) Teresa Guimarães

Né à Porto (Portugal) en juin 1967, João Luís Barreto Guimarães partage son temps entre sa ville natale et Venade, une localité située au nord du Portugal. Il est l’auteur de 12 livres de poésie dont les sept premiers se trouvent rassemblés dans le volume Poesia Reunida (Quetzal, 2011). Largement traduit, João Luís Barreto Guimarães – qui est lui-même traducteur – voit d’abord sa poésie circuler en Italie avec le recueil Você está Aqui (Quetzal, 2013), puis également en Espagne, en France, en Pologne, en Égypte, en Grèce, en Serbie ainsi qu’aux États-Unis avec le livre Mediterrâneo (Quetzal, 2016) qui lui vaut en son pays le Prix de poésie António Ramos Rosa puis outre-Atlantique le Willow Run Poetry Book Award 2020.

La consécration se poursuit avec la publication de Nómada (Quetzal, 2018), prix Bertrand du livre de poésie de l’année et prix littéraire Armando da Silva Carvalho ; l’ouvrage est ensuite publié en Italie, en Espagne, en République tchèque et même en Égypte. En 2019, pour commémorer trente ans de vie littéraire, il organise une anthologie personnelle O tempo avança por sílabas, encore traduite en Croatie, en Macédoine et au Brésil. S’ensuivent deux nouveaux recueils : Movimento (Quetzal, 2020), Grand Prix de Littérature dst, traduit en Macédoine, et Aberto todos os dias (Quetzal, 2023). A noter que les éditions italiennes de Mediterrâneo et Nómada ont été finalistes pour le Premio Internazionale Camaiore, en 2019 et 2020. Le poète, qui s’est vu décerner le prix Pessoa en 2022, est chirurgien de profession.

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« Un Pepsi ça ira ? »

à Bernardo Pinto de Almeida

J’aime voir
des hiéroglyphes dans les traces des mouettes.
Je n’aime pas quand les jours fériés tombent sur
un week-end. J’aime les fresques de Pompéi
les jours de canicule. Je n’aime pas
du tout que les Grecs mettent de l’eau dans leur vin.
Je préfère les héros sans nom au
nom des grands héros. Je distingue la douleur
de ceux qui perdent de la perte totale de douleur. J’aime sentir la musique tout autour de ma vie.
Je n’aime pas la Méditerranée
transformée en cimetière.
Je préfère le fond de l’âme aux fonds
d’investissement. Je distingue la liquidité des banques de la liquidité de tes yeux. J’aime
une salade César sur une piazza de Rome.
Je n’aime pas demander un Coca-Cola et entendre :
« Un Pepsi ça ira ? »

(Traduction de Catherine Dumas, MÉDITERRANÉE | MEDITERRÂNEO,

éditions federop, Gardonne, 2019)